À quoi votre habitation ressemble-t-elle ? À un capharnaüm, une caverne d’Ali Baba ou plutôt une maison parfaitement ordonnée ?
Peut-être que vous êtes-vous atteint de SYLLOGOMANIE (hoarding en anglais) ou que vous êtes simplement UNE PERSONNE qui a du mal à se SÉPARER DES OBJETS DU PASSÉ?
Aujourd’hui les spécialistes reconnaissent la syllogomanie comme une maladie (la maladie autrefois c’–était reconnue comme un trouble obsessionnel compulsif). La Syllogomanie est L’ACCUMULATION PATHOLOGIQUE D’OBJETS ? Une pathologie qui pourrait toucher jusqu’à 5% de la population des français et à des dégrées variables de sévérité de la maladie.
II existe plusieurs raisons pour cette maladie. Certains spécialistes croient que cette maladie serait due à un choc émotionnel. La personne essaie de combler un manque affectif soit après la perte d’un être cher, ou une séparation douloureuse ou un divorce. L’accumulation pathologique a pour but de compenser cela.
Au fur et mesure que le temps avance, la personne s’isole plus, voire même se déprime, et elle s’isole parce qu’elle ne veut pas que son entourage vienne chez elle et voie le désordre qui règne dans sa vie, les cartons entassés, la salle de bain pleine de vêtements, les vieux journaux éparpillés partout. Elle a honte de sa situation.
Les ethnologues croient que l’homme a une propension naturelle à faire des réserves, à garder ce qui pourrait être utile. Malheureusement pour une personne souffrant de syllogomanie jeter un objet s’avère une source d’angoisse incontrôlable, c’est inimaginable.
Chez certains, ce peut être un cas de laisser aller, souvent dû à un épisode dépressif dans leur vie. Leur comportement dérape et prend des proportions inquiétantes à cause de facteurs externes (le gaspillage les fait souffrir..) ou de facteurs internes (attachement excessif à des objets et à des souvenirs) , leur mantra étant “ça peut servir plus tard ». Difficile de faire marche arrière sans l’aide de quelqu’un d’extérieur.
Sur le plan inconscient certaines personnes croient que les objets les définissent même s’ils savent que ces objets n’ont pas d’âme, que ces objets ne sont pas vivants. La maladie n’a rien de logique. « Si je jette cela c’est comme si je j’etais un peu de moi » . Difficile de les raisonner. Ils ont de la difficulté à voir clair, à être lucides. Les capacités de raisonnement et de jugement sont imprégnées par la tristesse, l’anxiété et le pessimisme. Ils ont surtout besoin d’encouragement et de soutien.
Pour une personne atteinte de cette manie d’accumulation tout n’est pas perdu, la maladie est curable, bien sûr avec une volonté de s’en sortir.
Récemment une personne de mon entourage m’a dit qu’elle allait déménager et qu’il fallait qu’elle commence à trier les affaires de son mari, décédé depuis 15 ans. Déménager est toujours une bonne occasion de faire le tri. Elle a gardé tous ses disques, ses vieux vêtements, ses photos, ses trophées, ses bibelots dans leur appartement. Elle n’a rien jeté, trop attachée aux souvenirs du passé, souvenirs douloureux en plus.
Elle n’arrivait pas à prendre de décision sur quoi jeter, vendre ou recycler. Ses enfants ne voulaient pas de ces objets et elle comprennait qu’elle ne pouvait pas prendre ces objets avec elle au paradis. ☺
À quoi sert d’être attaché aux objets qui déclenchent de mauvaises souvenirs? Pourquoi aimons-nous souffrir et nous attacher à des choses qui ne nous apportent que de la peine et de la poussière ?
II nous faut du courage pour nous libérer de notre passé, de notre histoire de famille, et de la volonté pour tourner la page pour que nous puissions vivre dans l’instant présent, ici et maintenant.
Quelqu’un m’a appris il y a longtemps que si quelque chose n’est ni beau ni pratique ni utile cela ne sert à rien de le garder. Cet objet n’amassera que de la poussière et il prendra de la place dans le foyer.
Trier, recycler ou jeter est vecteur de recentrage pour l’esprit et le corps. Cela nous permet de clore un chapitre de notre vie. D’aller de l’avant. Ce processus nous aide à nous sentir délestés, ancrés dans l’instant présent. Lorsque les espaces de nos foyers sont encombrés c’est comme si notre for intérieur était encombré, et l’énergie en nous ne peut pas circuler correctement. Sur le plan symbolique le foyer représente notre corps.
Ma mère souffrait de syllogomanie. Une histoire complexe. J’ai souvent une image d’elle, seule pensive dans son salon entourée par tous les souvenirs tantôt positifs tantôt douloureux du passé, des livres, des photos, de bric à brac, des meubles, des vaisselles. Juste avant sa mort de cancer elle m’a dit : quand je sortirai de l’hôpital je veux que mon appartement soit vidé de tous mes encombrants. Malheureusement elle n’a jamais revu son appartement.
Chers lecteurs/trices : si vous atteint de syllogomanie (accumulation compulsive): je vous conseille d’aller chercher de l’aide auprès d’un spécialiste formée aux thérapies Cognitives et Comportementales pour sortir de cette situation, de cette impasse dans votre vie. Tout le monde a le droit de respirer et de bien vivre ici et maintenant, dans la joie et la légèreté.
Par contre si votre cas n’est pas d’un trouble psychique et c’est juste que vous êtes trop attachés à certains objets (vêtements, chaussures, bijoux, livres…) voici quelques astuces pour faire le bon tri chez vous.
QUELQUES ASTUCES POUR VOUS AIDER À DÉCIDER SI VOUS DEVEZ GARDER OU JETER QUELQUE CHOSE
Si vous ne l’utilisez jamais parce que cela ne vous convient plus, (les vêtements trop grands ou petits, les achats impulsifs, les objets soldés non utilisés, les cadeaux non désirés), faites de la place dans votre vie et désencombrez-vous. C’est important pour votre bien-être.
Posez-vous les questions suivantes en regardant vos étagères, vos armoires, vos tiroirs, vos placards et votre cave :
POUR VOUS AIDER PASSER À L’ACTION
Bon courage