
Les jeunes enfants apprennent par lâexpĂ©rience, le jeu, la rĂ©pĂ©tition.
Il mâarrive parfois dâĂȘtre tĂ©moin de scĂšnes qui me touchent, Ă©veillent ma conscience ou me rappellent Ă quel point nous, adultes, avons besoin de mieux comprendre le monde intĂ©rieur des enfants.
Dans un train rĂ©cemment, jâai entendu une maman gronder son jeune enfant (3 ou 4 ans) avec ces mots :
« Il est OK de faire des erreurs, mais rĂ©pĂ©ter la mĂȘme erreur est totalement inadmissible. »
Ce genre de remarque peut sembler logique Ă un adulte⊠mais pour un enfant, câest presque comme entendre une langue Ă©trangĂšre. Pourquoi ? Parce que son cerveau nâest pas encore capable de comprendre ou intĂ©grer ce type de raisonnement abstrait.
đ§ Le cerveau des tout-petits est encore en construction
Entre 3 et 6 ans, les enfants sont en plein développement neurologique.
Leur cortex prĂ©frontal â la zone du cerveau responsable du raisonnement, de la gestion des Ă©motions, de la mĂ©moire de travail et du contrĂŽle des impulsions â est encore immature. Il ne sera pleinement dĂ©veloppĂ© que vers lâadolescence (voire au-delĂ ).
Cela signifie concrĂštement que :
đŹ Ce quâils entendent… et ce quâils comprennent
Quand on dit Ă un enfant de 3 ans que rĂ©pĂ©ter une erreur est inadmissible, on parle en fait au mauvais interlocuteur. Ce type de message suppose des capacitĂ©s dâabstraction, de rĂ©flexion morale et dâintrospection⊠que lâenfant nâa pas encore.
Câest un peu comme si lâon disait Ă un poisson de grimper Ă un arbre : ce nâest pas quâil ne veut pas, câest juste que ce nâest pas dans ses capacitĂ©s du moment.
đ± Apprendre, câest rĂ©pĂ©ter
Les jeunes enfants apprennent par lâexpĂ©rience, le jeu, la rĂ©pĂ©tition.
Faire une erreur et la refaire, câest une maniĂšre pour leur cerveau de crĂ©er des connexions durables. Cela ne signifie pas quâil ne faut jamais poser de limites â mais que ces limites ont besoin dâĂȘtre formulĂ©es avec des mots simples, une attitude calme et rĂ©pĂ©tĂ©e avec constance et douceur.
đ Cultiver la patience et la conscience
En tant quâadultes, nous pouvons choisir de regarder ces « erreurs » non comme des fautes Ă punir, mais comme des Ă©tapes du dĂ©veloppement naturel.
Changer notre regard, câest souvent le premier pas vers une Ă©ducation plus consciente, plus douce, et plus en phase avec la rĂ©alitĂ© neuro-dĂ©veloppementale des enfants.
âš Citation inspirante pour conclure
« Rien ne sert de tirer sur une plante pour la faire pousser plus vite. Il suffit de lui offrir ce dont elle a besoin. »
â Proverbe africain
Et si nous commencions, chaque jour, par adapter nos mots à la réalité de leur monde intérieur ?
Un petit pas pour nous⊠un grand pas pour leur confiance.

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