Difficile de communiquer lorsque le stress ou l’émotion est fort.
Comment dire ce qui ne va pas à quelqu’un et ainsi exprimer ses difficultés face à son interlocuteur et pour que notre demande soit entendue ? tout n’est pas perdu !
Je voudrais vous parler de « la communication non violente ». C’est une communication sans jugement ni de soi ou de l’autre. II a été créé par Marshall Rosenberg, un psychologue américain. Il travaillait comme médiateur dans des conflits entre militants en faveur des droits civils et institutions engagées à supprimer toute ségrégation raciale. II se peut que vous ayez lu le livre « les murs sont des fenêtres. ».
Rosenberg a écrit que toute violence est les résultats des gens qui se font croire que leur douleur vient de l’autrui et que, par conséquent, ces gens méritent d’être punis.
DEUX STYLES DE COMMUNICATION
En générale il existe deux styles de communication, violente et non violente et tout un spectre entre les deux, même le silence est une forme de communication.
LA COMMUNICATION VIOLENTE
La communication violente emploie de la manipulation ; tactiques coercitives et des remarques blessantes. Elle emploie un langage qui induit de la peur, de la honte et de la culpabilité, souvent utilisée dans les disputes entre des couples ou par des représentants à l’Assemblée nationale. Ce style de communication n’est pas efficace parce que l’explosion d’émotions s’empêche d’exprimer les vrais besoins et il est quasi impossible de résoudre le conflit.
LA COMMUNICATION NON VIOLENTE
Ce type de communication repose sur l’idée que nous partageons des besoins humains universels, tels que de la légèreté, de l’authenticité, de la paix, de l’honnêteté, du bien-être…Et par conséquent nous parvenons à une compréhension meilleure et sincère les uns les autres.
LE MODELE DE LA COMMUNICATION NON VIOLENTE
II est basé sur 4 principes
Pour comprendre comment ça marche nous allons imaginer un enfant de 12 ans qui tous les matins avant de partir avec sa maman en voiture pour l’école commence à préparer son cartable à la dernière minute.
Avant la formation sur le CNV la mère perdait son sang-froid et criait sur son enfant de se dépêcher. Cela amenait l’enfant à bouder et à refuser de parler à sa maman dans la voiture. Une mauvaise ambiance pour les deux et surtout un sentiment de culpabilité pour la maman. Ensuite les deux se sentaient souvent mal pour le reste de la journée.
Maintenant imaginons la même mère qui vient d’apprendre les bases de la communication non violente. La mère explique à l’enfant ce qu’elle voit, les faits seulement sans jugement de valeur.
OBSERVATION : Chérie, tu sais que je t’aime, je remarque que tu commences à préparer plus souvent ton cartable toujours juste avant de monter dans la voiture pour aller à l’école. Tu sais le trajet dure 25 minutes. II ne te reste pas beaucoup de temps pour te doucher et manger ton petit déjeuner. Nous sommes souvent en retard.
« Je sais que je perds mon sang froid facilement. C’est parce que je me sens stressée. J’ai besoin d’être à l’heure pour mon travail. Il me reste un long trajet après ton départ. Si je suis en retard pour mon travail mon patron ne va pas être content avec moi. Une mauvaise ambiance pour tout le monde garanti ».
DEMANDE : « J’ai besoin que tu sois prêt à 8h pour partir. Est-ce que tu comprends mon chou ».
BESOIN : Avec une maman sereine, calme tout le monde va en profiter. Je ne vais pas me fâcher avec toi.
II est important de respecter les valeurs et les désirs de chacun.
Des demandes claires même à un enfant sont cruciales pour une communication efficace. Nous demandons des actions concrètes, nous trouvons souvent des moyens créatifs pour garantir que les besoins de chacun soient remplis.
ACTION /CHANGEMENT DANS LE COMPORTEMENT
« Tu peux préparer ton cartable la nuit d’avant ? Cela m’aiderait ! »
« Qu’est-ce que tu en penses. Est-ce faisable ? Ce serait une bonne idée ! »
QUEL ANIMAL ÊTES-VOUS ?
Rosenberg qui a développé ce modèle (même s’il existe des versions différentes) aimait montrer les différences entre les styles de communications avec deux animaux, le chacal et la girafe.
Le chacal, un prédateur, était un symbole d’agression, de domination violente, le langage du jugement.
La girafe avec son long cou et grand cœur représente un communicateur perspicace et compatissant avec un style de communication non violente. La girafe est le plus grand animal qui a un système cardiovasculaire complexe que l’on puisse trouver sur terre, donc une référence au grand cœur.
Même avant de transmettre à l’autre votre constat de la situation il est important d’être bienveillant avec l’autre, de créer un climat de confiance, de dire quelque chose de positif et non pas moqueur. Si vous montrez tout de suite que vous êtes énervé, votre interlocuteur ne sera pas réceptif et fera « la sourde oreille« .
II est important également de formuler une demande claire et faisable, parce que votre interlocuteur sera incapable de lire vos pensées. Vous connaissez l’expression « tourner autour du pot ». Parfois nous avons une requête pour notre interlocuteur mais nous n’arrivons pas à l’exprimer clairement.
Par Example on peut tourner autour du pot lorsque l’on veut que son partenaire sorte les poubelles.
« Les éboueurs vont passer demain pour ramasser nos poubelles, j’ai sorti les poubelles la dernière fois. »
Exemple d’une demande claire et faisable : « tu as sorti les poubelles » ?
Example d’une demande floue « je veux que tu sois plus gentil avec moi », (que signifie » être gentil » vraiment ?) La requête doit être tout à fait claire et explicite.
La compréhension de quelques principes de base de la communication est une condition fondamentale , car elle est à la source d’une relation plus saine et authentique.